VOYELLES
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Entre consonnes et voyelles, je ne voyais plus qu’elle
Le récit de ses aventures fendait la nuit
D’éternelles ritournelles aux rimes sensuelles
Frissonnante d’émotions serties de magie
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Son âme, fière et passionnée, glissait entre chaque mot
La douceur d’un verbe aux tendresses universelles
Noyant mon passé décomposé dans l’ruisseau
D’une tristesse naguère vécue comme un rituel
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Le fantôme de mes nuits blanches venait tous les jours
Me demander d’aller faire ma déclaration
De mes sulfureuses envies, en usant d’humour
À celle dont l’apanage tenait ma dévotion
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Et à chaque fois où je croyais en réchapper
Glissait sur moi le piège étendu de ses charmes :
La douceur d’un joyau acéré de beauté
Que je nettoyais à grande eau avec mes larmes
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Désemparé, je lui tendis plus que ma joue
Afin qu’elle s’empare prestement de ma tendresse
Pendant que j’embrassai passionnément son cou
Lui effleurant de toute ma force dressée, les fesses
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Et là, dans le sombre abime, je la pénétrais
À perdre de vue tout mon infini bonheur
Quand tous mes sens se mirent à flotter en secret
Vers la seule extase propre à me fendre le coeur
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YannPbd_avril-septembre 2019_©