Les plantes océanes
.
.
Les délicatesses de l’existence voltigeaient
Autour d’un abime divin, sublime et splendide
Leurs tentations subissaient l’envie du suicide
À l’ombre ensoleillée d’une minute des plus gaies
.
Fleurs fanées inspirant l’ivresse des profondeurs
Où d’un pesant silence s’effritait l’impatience
D’une joie effrontée, encore confuse d’insolence
Avant de trébucher sur un sentier moqueur.
.
L’ampleur née du gadin méritait des plumes d’aigles
Pour qui voulaient s’envoler au pays des morts
En apercevant, au loin, les rives du grand port
Comme les vestiges sacrés de mes fous rires espiègles
.
La délivrance survint à l’aube d’un matin calme
L’errance, propice aux vices variés d’une réjouissance
Succomba de détresse devant tant d’élégance
Promise par le ciel, lorsqu’elle me couvrit d’une palme
.
La récompense, si cruelle, me consacrait Dieu
Dignement entouré d’amour, depuis toujours.
Sonna ma réclamation aux oreilles d’un sourd
Pour le prévenir d’une dette comptable à mes yeux
.
L’addition d’éternelles secondes mises en souffrance
Valait bien une dernière danse sous ivresse terrestre
Qu’il répondit d’un air entendu par l’orchestre
Le OUI, sincère et franc des gens qui donnent confiance
.
Alors, je m’enfuis plus vivant du cimetière
La chair à vif guérissant de blessures tragiques
Quand sonna le glas suprême des pouvoirs karmiques
Avec l’esprit légitime d’abattre des frontières
.
L’explosion, silencieuse, ravagea d’innocence
La cruauté céleste venue à mon secours
Avec le pardon réservé aux mauvais jours
En signe d’acceptation de toutes mes exigences
.
Une pluie de larme me lava des soupçons profanes
En se déversant au coeur de mes cicatrices
Luisantes du halo annonciateur des solstices
Car aux saisons mortes, éclosent les plantes océanes
.
La renaissance aquatique d’une légende vivante
Épanouie des secrets voilés du prophète
Au langage crypté de métaphores qui s’entêtent
Parlait de la seule vérité scintillante
.
Ses puissants éclairs d’un subtil soleil d’hiver
Rayonnaient au secret des nuits sauvages
Qu’une douce mer vagabonde poussa au rivage
D’un désert fourmillant du rêve des plus sincères.
.
.
Y@nn Pbd_hiver2019_©