Lola
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C’est moi, Lola, la princesse d’une diaspora
Je virevolte au gré d’une pluie de sentiments
Éparpillés aux profondeurs des océans
À la recherche addictive du vrai grand A
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Tout le monde en parle, une larme à l’oeil, comme d’un Graal
C’est la quête d’un destin dessiné au fusain
Dont la main s’échine à égayer chaque matin
De couleurs splendides, vues dans le monde idéal
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Et pourtant toutes ces histoires finissent dans l’oubli
Ensablé dans un désert de cupidité
Où rien ne pousse sauf des fleurs mortes de vanité
Parfumé à l’essence de scandales, je grandis
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C’est moi, Lola, la victime de vos lents débats
Coupable de m’abreuver de toute ma liberté
À la claire fontaine des rêves indisciplinés
Au lieu de marcher au pas, seule, droit devant moi
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Avec pour fantaisies, la joie de mes oeillères
Garantes d’une réussite sociale tant attendue
Comme au temps jadis les bons mariages entendus
Égayaient de brillants échecs au goût amer
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Alors j’irais toutes les cueillir ces du mal
Une à une, l’effluve encore sacré des pistils
Embaumera dès la tendre jeunesse du mois d’avril
Le chagrin étouffant des rigueurs hivernales
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M’allouant la joie de quelques bouquets d’épines
Pour flatter les reflets si cruels du Lilas
Une aube pourpre m’embrase le visage comme une diva
De flammes divines qu’encense le ciel de mes racines
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C’est moi Lola, je me pose des questions, comme toi
Lorsque les larmes jaillissent des nuits blanches d’insomnies
Le cœur resserré sous la lave de mes soucis
Pourquoi cette vie-là, la privation d’un papa ?
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Sans doute pour aimer la pluie des soleils d’été
Que viennent à fleurir de honte les angoisses d’hier
Quand s’oublie l’indulgence suffocante de l’hiver
Où la verdure en deuil des sommets enneigés
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Ou alors mon âme se rince d’eau pure sous mes yeux
D’une vague aussi dansante que l’écume de l’averse
Où se disperse des nuits bruyantes de controverses
Le destin submergeant le feu des jours furieux
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Voilà, j’en suis la, plus le doute et les tracas
Et pourtant s’avance de certitude inconnue
En appelant de largesse le fruit défendu
L’ivresse d’une profondeur connue des seuls émois
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C’est moi Lola, reste si tu veux encore de moi
Même si l’aventure s’éparpille dans des je t’aime
Ton nom en signera l’un des plus beaux poèmes
Ceux m’endormant seule sous les pages blanches de mes draps
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Tu es l’inaccessible, le drame de l’impossible
Je t’ai inventé juste pour ne plus m’ennuyer
Avec les joyaux lucides de mes rêves brisés
Dont mon cœur terrible en dessinait l’unique cible
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Quand tu me parles tout bas, les sentiments sur pause
Sous l’arbre étrange et nu des rêves suspendus
S’éclate le mystère écarlate des pierres fendues
Gravé de l’innocente décadence de ta prose
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C’est comme ça avec Lola, tu n’as plus le choix
Aime ceux que tu sèmes, dit ma succulente devise
Et récolte les lubies permises aux insoumises
Répondent en choeur mes amants au sourire narquois
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Y@nn Pbd_Hiver19_©_🌸🌸🌸